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exposition de L'artiste peintre Ahmed Salah BARA dans la galerie Asselah à Alger du 05 Octobre au 30 Octobre 2013
13 octobre 2003

Exposition à la galerie Asselah : Ahmed Salah

 

Exposition à la galerie Asselah : Ahmed Salah Bara : l’orientalisme réinventé

Ce jeune peintre natif de Souk Ahras dévoile une série de toiles dans un style atypique, où le néo-orientalisme se mêle à l’art naïf. Quand Etienne Dinet rencontre le Douanier Rousseau, cela donne un style tout à fait inattendu et haut en couleur. Ahmed Salah Bara nous confie ses questionnements et ses aspirations d’artiste.

Ahmed Salah Bara illumine littéralement la galerie Asselah de ses peintures aux couleurs chatoyantes. Ces toiles de dimension moyenne représentent pour la plupart des femmes en habits traditionnels issues des différentes régions d’Algérie. La femme kabyle côtoie les fqairates (groupe de musiciennes) de l’Est algérien et les femmes de Tindouf au marché. « J’ai profité des voyages que j’effectuais lors de mes expositions pour m’imprégner de l’ambiance et des coutumes de plusieurs régions d’Algérie. » Jusque-là, rien de très original, diriez-vous, mais la nouveauté est dans le traitement de ce sujet. Ahmed Salah Bara reconnaît, certes, sa dette envers l’école orientaliste : « J’ai appris en reproduisant des toiles d’Etienne Dinet et des peintres orientalistes. » Mais ce jeune artiste a osé imprimer son propre style qu’il décrit comme « du néo-orientalisme et de l’art naïf avec une grande importance accordée aux couleurs ». Les œuvres sont, certes, figuratives, mais le souci de la composition prime sur le réalisme. Dans certains tableaux, les formes de ces femmes généreuses sont accentuées jusqu’à occuper tout l’espace. Dans d’autres, des regards tous azimuts racontent mille et une histoires. Les visages chez Bara sont très stylisés et célèbrent cet art populaire qu’est le maquillage féminin. Ces femmes aux yeux fardés de bleu sont un subtil mélange de pudeur et de séduction que Bara a su capter et réinventer à sa manière. Avec leurs postures et leurs expressions quotidiennes, les femmes de Bara sont très loin des fantasmes exotiques des premiers orientalistes. L’artiste célèbre la femme algérienne, non pas dans une approche uniquement charnelle, mais aussi avec une sincère tendresse filiale et fraternelle. Pour résumer, Bara, c’est l’orientalisme vu de l’intérieur. Peintre autodidacte et diplômé en biologie, Bara a beaucoup hésité avant d’exposer cette nouvelle collection. « Mon premier tableau dans ce style date de 2010. Mais je le cachais chez moi, j’avais peur qu’on se moque du côté naïf de cette peinture. Toutefois, j’ai continué à peindre dans ce style. J’ai attendu jusqu’en mars 2013 pour exposer cette collection. Les expositions aux hôtels Hilton et Saint-Georges d’Alger se sont très bien passées avec beaucoup de ventes.» En effet, la bonne nouvelle est que les acheteurs ne sont pas du tout effarouchés par l’originalité de ce style. Avec son exposition actuelle à la galerie Asselah, Bara a également reçu des échos très positifs de la part du public et des artistes. «Des peintres que je respecte beaucoup m’ont affirmé que j’avais trouvé mon style et cela m’encourage énormément.»
Plus généralement, Bara juge son exposition à la galerie Asselah très satisfaisante et se dit « ravi de travailler avec un galeriste, Omar Khiter, qui est lui-même artiste. Je suis également agréablement surpris par le grand nombre de galeries algéroises de l’Etablissement Arts et Culture qui sont ouvertes à tous les artistes ». Les espaces d’exposition sont, en effet, assez rares en dehors de la capitale. «A Souk Ahras, nous n’avons que la Maison de la culture et le Théâtre régional, et il est assez difficile d’y exposer ses toiles. De plus, la couverture médiatique est faible et le public peu nombreux. Entre peintres, nous disons : l’Algérie, c’est Alger ! » Pour pallier ce manque de visibilité, Bara, comme beaucoup d’artistes algériens, a investi le cyberespace et profite des opportunités offertes par les réseaux sociaux et les galeries virtuelles : «Sur Facebook, j’ai été étonné de voir mes tableaux partagés en grand nombre sur des pages d’artistes ou de groupes d’amateurs d’art. J’ai notamment reçu des encouragements du peintre Hocine Ziani pour lequel j’ai beaucoup d’admiration.» Bref, Ahmed Salah Bara est conforté dans ses choix artistiques et compte bien continuer dans la même veine pour ses prochaines expositions. Il a notamment reçu des propositions pour exposer à l’étranger et participera prochainement au Salon d’automne à Alger. Son exposition à la galerie Asselah d’Alger se poursuit jusqu’au 30 octobre.

Walid Bouchakour.

 

 

 

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